30.4.09

Au bord du chemin

Cette nuit, j'ai fait le tour des boites. Au son de la musique, j'ai tourné en rond dans mon vieux 4 et demi. Dans moins d'un mois, je serai ailleurs.
Après 22 ans au même endroit, un mois, ça ressemble à un clin d'oeil. Après 22 ans au même endroit, ça en fait des choses à mettre en boites. Ça en fait des choses à mettre au chemin.

Comme ce gros sac de récupération que je viens de remplir avec des milliers de litres d'essence. Condensés en centaines de reçus, je regarde ce sac en me demandant combien ça peut faire en kilomètres? Je pige au hasard. Le 4 février 1999 à 4 heures 24 du matin. J'ai mis 32,49 litres d'ordinaire sans plomb à la pompe numéro 5 du Esso au coin de Papineau et Ontario ( mon prochain quartier...). À $0.56 cenne du litre, ça m'a coûté $18.49 cette nuit-là pour trimballer quelques êtres humains à travers la ville.

J'ai la tête comme ce sac. Remplie de condensés de souvenirs. Remplie de l'essence des êtres qui sont passés dans ce vieux 4 et demi.

Pourtant, j'ai déjà la tête ailleurs. La tête et le coeur surtout...

Prêt à prendre un autre chemin


Déménagement oblige, je serai dès demain débranché pour un moment.
Je vous remercie pour votre patience.
A bientôt!

23.4.09

Les fantômes

Comme la plupart de mes clients d'hier, le petit vieux se met à me jaser de la déconfiture de nos Glorieux. Il ne s'est pourtant pas mis à déblatérer sur Gainey, sur Price ni sur Koivu. Il n'a pas terminé de me dire l'endroit de sa destination qu'il me lance :

— C'est à cause des fantômes!

— Ah oui?

— Exactement monsieur. Howie! Howie Morentz, c'est là que ça a commencé!

—...

— Yé pratiquement mort sua glace du vieux Forum ste gars là? Le numéro 7, y'en a pu eu après de numéro 7. Y'en a peut-être eu avant des fantômes, mais lui c'est le premier que je connais. Lui i s'en crissait tu des contrats tu penses? Il s'est tué pour le céhache. C'est pas des jokes que je te raconte là mon jeune!

J'ne sais pas à quoi mon client carbure. On dirait un croisement entre Ron Fournier et Normand L'Amour. Je lève le pied, question d'écouter son délire un peu plus longtemps puis je le relance sur son histoire de fantômes.

— Ben là! On s'entend-tu que Les Canadiens y'ont rien faite depuis qu'ils sont parti du vieux Forum? Pas plus loin que la deuxième ronde! C'est pas à cause des joueurs pantoute! C'est juste qui sont pas backé par les fantômes qui sont restés sa rue Atwater.

— Stu vrai?

— Maizan que c'est vrai! Dans le temps là le hockey c'était pas moumoune comme aujourd'hui! Les gars se battaient à coups de bâtons dans face! Peut-tu imaginer mon jeune le sang qui a coulé sa glace là bas toi? De quoi en remplir des maudites coupes Stanley. Pis là quand je te parle des fantômes, j'te parle pas juste de Maurice pis de Jacques Plante! Cybole, j'pourrais t'en nommer jusqu'à demain matin des gars qui sont morts pour l'équipe. Georges Vézina, Joe Malone, Aurel Joliat, Toe Blake, Bill Durnan, Doug Harvey, Émile Bouchard...

— Euh c'est parce qu'à ce que je sache, Émile Bouchard n'est pas encore décédé...

Je vois dans mon rétroviseur que le vieux est déstabilisé dans son délire. Il s'avance sur la banquette et me demande mon nom en regardant mon permis de travail au dessus de ma tête. Je n'ai pas le temps de répondre qu'il me devance et s'écrie :

— Monsieur Lalonde! Ah ben j'sais pas si vous êtes parent avec Newsie Lalonde! Lui ça en était un vrai de vrai fantôme! Pis toute un à part de ça! Mais moi chus trop jeune pour l'avoir vu jouer.

L'homme a continué à radoter tout le long du voyage. C'était à la fois drôle et pathétique. Un moment donné j'ai arrêté de l'écouter. J'ai pensé aux belles années de notre équipe. Aux fois que j'ai vu la coupe remportée par les Canadiens. J'ai songé aux jeunes qui n'ont pas eu encore la joie de vivre ça. J'ai pensé au vieux derrière qui continuait de divaguer et me suis demandé s'il reverrait ça de son vivant.

Avant qu'il vire fantôme...

21.4.09

Automatisme

17.4.09

Un week-end au salon

Je vous invite à venir me rencontrer ce week-end au Salon International du Livre de Québec.
Je serai au kiosque #9 samedi de 14h à 15h et de 19h à 20h et dimanche de 15h à 16h

Au plaisir de vous en dédicacer un exemplaire! ;-)

De plus, je participerai à l'émission Encrage sur les ondes de CKRL autour de 11h30 ce samedi.

De retour après la pause!

15.4.09

Suzie...

Le film de Micheline Lanctôt prend finalement l'affiche.
Je lui souhaite tout le succès qu'il mérite...

14.4.09

Congé de Pâques

Il n'a pas été question de l'incident à mon retour au garage. Ça faisait mon affaire de ne pas être obligé de revenir là-dessus. Le patron s'est même montré affable en me demandant si je voulais garder le taxi toute la fin de semaine. Je me suis dit qu'ajouter quelques heures ici et là ne pourrait pas faire de tort pour compenser le manque à gagner de la semaine précédente. C'était sans compter que les clients eux, ne se feraient pas plus nombreux.

C'est pourtant toujours plus ou moins la même chose quand arrive un long week-end. Les gens en profitent pour sortir de la ville. Pour aller voir la famille ou pour aller se faire voir dans la nature. Si les "locaux" sont remplacés par des touristes, ça ne fait pas nécessairement augmenter la clientèle. Faut les voir ces véhicules d'Ontario et des États avoisinants venir se perdre dans cette ville-chantier. J'ai même dû dépasser un 4X4 du New Jersey quasi immobilisé dans une bretelle d'autoroute. Des empêcheurs de tourner en rond!

À défaut de passagers, j'avais au moins le loisir d'observer la lune et un bon livre m'empêchait de complètement désespérer. Sur la route, les chauffeurs étaient à cran. Ça coursait, ça coupait, ça frôlait les miroirs, ça passait sur les rouges, ça volait les voyages, ça ne volait pas haut. Moi- même, je n'ai pas toujours été au top du zen. Un moment donné deux filles équipées pour veiller tard montent dans mon taxi pour aller à deux coins de rues de là. Un voyage de même pas cinq piasses après plus d'une heure d'attente. Elles ne voulaient pas abîmer leurs talons aiguilles. J'ai été bête comme mes pieds.

J'ai quand même eu droit à quelques beaux spécimens humains. Comme ces deux marins russes que j'ai été reconduire à leur porte-conteneur dans le port. Un des deux avait certainement bu sa bouteille de vodka et dans un anglais approximatif me faisait l'apologie de Youri Gagarine. Un autre qui s'est envoyé en l'air un certain 12 avril 1961. J'ai eu un jeune pakistanais qui m'a expliqué comment le "Céhache" allait gagner la coupe Stanley, une jolie fille sentant le chocolat qui venait de se faire poser un lapin et tout un lot de jeunes légèrement vêtus de blanc pour le fameux bal de la même couleur au palais des congrès.

N'empêche que pour cette fin de semaine de congé Pâques, ça n’a pas été à tout casser. Y' à pas à dire, pour nous, le carême se poursuit. Les effets de la crise se font de plus en plus sentir et je n'ai pas le sentiment que ça va s'améliorer avec le retour des beaux jours.

Va falloir que je songe à emprunter un autre chemin. Je crois...

8.4.09

Un direct au coeur

C'est tout un hommage que me rend Michel Vézina dans sa dernière Sortie de Secours du Montréal Express. Je suis d'autant plus ému du fait que ça vient d'un auteur que j'admire sincèrement. je vous conseille vivement la lecture de son dernier livre : La Machine à orgueil. Sans doute le roman québécois qui m'a le plus touché ces derniers temps.

Merci Mich'Boul! Le prochain café, je te l'offre...

7.4.09

Scène de garage

— Si t'es pas content, t'as juste à t'en aller...

Le patron a attendu qu'il y ait quelques chauffeurs autour pour me le dire. Comme pour me pousser encore plus à bout, pour que j'aie l'air encore un peu plus cave. Il n'a pas eu besoin de me le dire deux fois. J'ai retiré l'argent de l'enveloppe que j'avais dans la main et j'ai déchiré cette dernière d'une manière théâtrale. Je ne voulais pas laisser de doute sur mes intentions. Je n'ai pas claqué la porte qu'il m'a montrée. J'ai tourné les pas et suis sorti du garage sans me retourner.

Pourtant, ce n'était pas grand-chose. Le chauffeur de jour était arrivé près d'une demi-heure de retard la veille et je voulais qu'il applique sa propre politique qui exige un dédommagement. Il m'a dit qu'il fallait que je comprenne que le chauffeur en question avait commencé plus tard et qu'il fallait être conciliant. Je l'aurais été volontiers si le retardataire m'avait montré un peu de bonne foi au lieu de m'insulter. Je ne répéterai pas les propos qu'il m'a tenus, mais si je les avais moi-même proférés, on m'aurait immédiatement taxé de raciste.

Le chauffeur en question arrive avec encore un peu de retard alors que je fais valoir mon point. Je fais tout pour l'ignorer. Dans le fond, je me fous complètement de ce qu'il est et j'en ai rien à branler s'il ne m'aime pas la face. Je veux juste que le patron applique son règlement. Mais ce dernier reste sur ses positions. J'y vois une sorte de favoritisme et je ne demande pas mon reste quand il me dit de partir si je ne suis pas content.

De retour vers le métro, je bouille de colère. La veille, je m'étais tapé plus de 10 heures de route pour finir avec un fabuleux 15$ dans mes poches! Je comptais sur ce vendredi pour me refaire un peu. À la place, je me retrouve sans emploi... Mettons que le timing n'était pas trop bon. Je m'apprête à déménager bientôt et pendant un mois j'aurai deux loyers qui se chevaucheront.

J'ai passé le week-end à jongler sur mon avenir et j'ai pris la décision de prendre un break pendant une couple de semaines. Question de me retourner de bord, de retrouver un véhicule ailleurs et de préparer mon déménagement.

Hier, le patron m'a téléphoné pour s'excuser de son attitude à mon égard. J'ai été vraiment surpris, car ce n'est pas le genre du bonhomme. J'avoue qu'en ce qui me concerne, j'avais déjà fait mon deuil de louer chez lui, mais je dois admettre que le fait qu'il pile sur son orgueil m'incite à faire de même. Je vais tenter de faire encore un petit bout de chemin à cet endroit. On verra où ça mènera...

3.4.09

Poursuivre avec merci(s)


Le bouquin a beau être sur les rayons depuis presque un mois, j'attendais quand même le lancement d'Un taxi la nuit T-II avec fébrilité. Avec un livre aux deux ans, pas de danger de devenir trop rapidement blasé! J'étais quand même un peu nerveux et surtout curieux des rencontres que l'événement me proposerait. Je n'ai pas été déçu.

Tout d'abord, l'équipe de ma maison d'édition était là au grand complet pour que tout se passe pour le mieux. C'est à eux que j'exprime tout d'abord ma gratitude. Un autre gros merci à ma camarade et complice Caroline Allard. Je ne me lasserai jamais de sa gentillesse et de son sens de l'humour. Elle a un don rare pour que les gens autour d'elle se sentent bien. Merci chère...

Le lancement a été un peu à notre image, pas de tambour, pas de trompette, pas de grands discours, juste des dédicaces accompagnées de conversations avec des gens venus pour nous voir, pour nous célébrer. Une occasion de revoir des amis de longue date, de recevoir des accolades et des félicitations, de voir les sourires complices des proches, de rencontrer des lecteurs de longue date, d'entendre des remarques allumées, de mettre des visages sur des mots qu'on reçoit sur nos blogues, une soirée complète à se faire réchauffer le coeur de toutes sortes de façons.

Je tiens à remercier ma famille, mes amis, mes camarades blogueurs et tous ceux et celles à qui j'ai serré la pince lors de ce très beau lancement. J'ai été sincèrement ravi et honoré par votre présence.

Je veux aussi encore dire merci à Daniel Rondeau pour avoir signé la préface de ce tome II. Plus que des mots, un vrai geste d'amitié. Merci également à Sandra Doyon pour les rires de fin de soirée et pour la photo qui accompagne ce texte. Tks!

Avant de terminer, je veux réitérer mon affection et ma tendresse à Josianne, mon amoureuse. Merci de m'avoir épaulé pendant ces semaines de rédaction et de correction. Merci d'être aussi aimante et inspirante. Je t'aime...