30.6.07

Au voleur!














Je viens d'apprendre de la part d'un contact Flickr que TVA a utilisé cette photo dans un de leur reportage... Je me demande quel genre de recours ai-je, en ce qui concerne mes droits d'auteur? Que feriez-vous à ma place?

Mise à jour — Il semblerait à la lecture des derniers commentaires et de quelques courriels reçus, que l'affaire va se régler amicalement. Tout porte à croire qu'il y a un recherchiste quelque part qui y est allé un peu trop vite sur le copier-coller... Mon intention de départ était de dénoncer ce genre de pratique. Je n'ai pas l'envie ni l'énergie pour partir une croisade contre Canoe ou qui que ce soit. Mais bon, si ça se trouve on sera plus prudent à l'avenir chez nos "petits amis" de Quebecor... Du moins je l'espère!

Merci à tous d'avoir pris le temps de m'éclairer sur la chose! Je reviendrai pour vous dire comment l'affaire évoluera et je l'espère se conclura. Bon je retourne à mes vacances... ;-)

29.6.07

C'est le temps des vacances

Roum dum dum wa la dou...

Ne faut pas se prendre la tête à deux mains sur Papineau pendant l'heure de pointe pour se rendre compte que c'est le pire temps de l'année pour circuler en ville.
Les travaux, les festivals estivaux, les déménagements, le beau temps, les touristes (ceux qui s'promènent là!) et quoi encore? Ah oui, les ventes trottoirs, les feux d'artifice, les feux tout court (me semble qu'il y'a toujours quelques promot... pyromanes en action dans le quartier Saint-Henri), bref, les raisons ne manquent pas pour qu'un gros nuage de smog plane en permanence au-dessus de Montréal.

Le chauffeur de taxi est fatigué. Je prends le détour des vacances. Je parque le taxi pour un mois. Minimum! Han! Un chauffeur de cab peut se permettre ça?! Ben en se tapant 60 heures semaine le reste du temps, oui.

Or donc, les activités sur UTLN risquent d'être perturbées. Mettons que je vais lever le pied un peu. Peux-je? Pfiouuuu!

A bientôt et un bon été à tous, toutes... xx

25.6.07

Ma patrie est à terre

— Z'êtes québécois M'sieur?

Je viens d'embarquer ce kid dans le quartier de la pointe Saint-Charles. Il a un look vaguement hip-hop avec une casquette défraîchie de travers sur la tête. Il porte un vieux jean sale et une camisole de basket d'une équipe que j'ne connais pas. Il porte aussi sur lui une odeur de "skunk" typique des gros fumeurs de "pot". Il veut que je l'amène à Verdun pour le spectacle de Robert Charlebois.

— Ben oui j'suis québécois comme tu dis.

— C'est rare qu'on embarque dans un taxi astheure pis qu'c'est un vrai québécois qui chauffe.

— Un vrai québécois? Qu'est-ce tu veux dire par là?

— Ben que ce soit pas une estie d'race là! Un nègre ou un tamoul, tsé veux dire?

Eh! Que je me sens fier d'être québécois quand on me sort ce genre de réplique. Le pire c'est que j'en entends tellement souvent des commentaires xénophobes que je n'en fais presque plus de cas. J'ne dépenserai certainement pas ma salive pour convaincre un sale raciste. Mais ce qui me frustre, c'est que d'emblée, on me considère comme l'un des leurs. J'n'ai pourtant pas le look de "Taxi 22" ! Ça m'écoeure que l'on me prête des intentions à cause de la couleur de ma peau... D'ailleurs quand j'embarque des immigrés, je sens presque toujours une certaine méfiance. C'est triste.

J'aurais le goût de jouer au cave et d'abonder dans le même sens que mon passager juste pour voir où sa haine va. Mais je n'ai pas envie. Je change rapidement de sujet pour ne pas m'énerver.

— Tu trippes là-dessus Robert Charlebois?

— Pas vraiment. Moi j'aime plus le rap.

— Ah ouain? On vient juste de passer une toune de Loco Locass à radio.

— Bof! Eux aut' j'les trouve poche. Du rap en français c'est platte.

— Ah! Qu'est-ce t'aime comme groupes?

— Ben Fifty Cents, des affaires de même.

— Mais Fifty Cents, c'est pas un nègre comme tu dis?

— Ouain mais c'est pas pareil.

— Ah! Comment ça, c'est pas pareil?

— Ben j'sais pas genre, lui y'a des bonnes tounes pis toute là! Yé chill!

— (...)

J'me rends bien compte que ça ne servira pas à grand-chose de chercher à débattre avec le jeune. C'est clair qu'il cherche des repères auxquels se rattacher et qu'il est un peu pas mal mêlé. C'est triste.

Alors que la course s'achève y'a "Ent'deux joints" qui me vient en tête...

Mais aussi "Ma patrie est à terre"...

"J'grandis pas j'raptisse
J'dors su'l'banc d'en arrière
J'fais dans une chaudière

J'voudrais ben rouler
Mon bazou est stâlé
J'voudrais ben rouler
Qui, qui veux m'booster
J'sais pus kessé faire
Ma patrie est à terre

J'voudrais ben rouler
Autour de la terre
J'voudrais ben rouler
La tête à l'envers
J'sais pus késsé faire
Ma patrie est à terre

Rouler, rouler, rouler
Rouler, rouler, rouler
Rouler, rouler, rouler
Rouler, rouler, rouler"

(Pierre Harel - Offenbach)

20.6.07

Carpe Diem


J'étire ma nuit de samedi pour profiter de l'éclairage exceptionnel qui éclaire la ville au soleil levant. Ce que j'aime à ces heures du petit matin. Ce sont les rues désertes. On dirait que la ville nous appartient. C'est magique. Le moment idéal pour prendre de bonnes photos.

Alors que j'attends que le soleil se montre pour de bon, je tourne dans Montréal et dans ma tête tourne les impressions de ma nuit. Je repense à mes passagers. Quelles histoires leur transit dans mon taxi peut m'inspirer. Je ressasse mes états d'âme. Les kilomètres s'accumulent et la fatigue sur mon corps est de plus en plus apparente. Mon dos me fait souffrir, ma tête grisonne et ma vue baisse. Je songe que lorsque j'ai commencé à quadriller cette île, les jeunes qui commencent à sortir dans les clubs avaient encore la couche aux fesses. Ça donne un peu le vertige. Ce n'est que la roue qui tourne...

Avant que la fatigue s'installe pour de bon, j'y vais d'un dernier tour de la Catherine, question de prendre quelques ultimes clichés. C'est alors que je croise cette fille de nuit blanche comme le jour qui tout comme moi, achève sa nocturne. On se met à jaser de nos nuits respectives. Elle me parle de ses clients, moi des miens. On parle pour passer le temps, de tout, de rien. On file plein est sur la Catherine, lorsque sur le viaduc qui mène à Hochelaga, le grand cercle diurne nous apparaît sortant du fleuve. Je ralentis le taxi question de bien s'aveugler. Le spectacle est absolument incroyable. J'aimerais m'arrêter pour immortaliser ce jour levant. Mais ma dernière passagère de nuit est à l'heure du couchant.

Je vais la reconduire avec encore dans les yeux ce grand flash orange et reviens sur le viaduc pour m'y arrêter. Le soleil avait monté dans le ciel et le spectacle avait perdu de son charme. Mais je pose quand même l'instant. Un soleil levant rue Sainte-Catherine ! Une autre nuit qui s'achève. Une autre journée qui commence. Et je suis las, sur ce viaduc à cueillir le jour sans me soucier du lendemain.

17.6.07

Petite brise d'été

J'attends depuis plusieurs minutes un appel qui me fera quitter l'endroit où je me trouve.
J'ai l'esprit qui surfe sur un vague à l'âme assis dans mon taxi parqué sur un poste de Saint-Henri Beach.
C'est peut-être la chaleur, c'est peut-être le goût d'être ailleurs. Un petit spleen de début de soirée. Rien de sérieux. Je ne m'inquiète pas.
La soirée qui s'en vient va me confronter avec mon lot de paumés de toutes sortes. Quand on se compare, on se console à ce qu'il paraît.

J'observe les gens qui déambulent sur le trottoir d'en face et essaie d'imaginer ce que peut être leur vie ou juste leur journée. Souvent, l'une ressemble à l'autre.

Une vieille femme qui marche péniblement à l'aide d'une canne s'en vient lentement. À sa rencontre un père tenant son jeune fils par la main. Il vient de lui acheter un cornet que le gamin lèche goulûment en s'en mettant partout. Quand ils arrivent tout près de la pauvre femme qui traîne de la patte, celle-ci s'arrête pour regarder le petit. Son visage s'illumine alors d'un sourire empli de toute la bienveillance du monde. Deux secondes de pure douceur suspendues dans le temps.

Comme une petite brise d'été...

16.6.07

Cartier Libre

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14.6.07

Le temps est si court...


"Je vous entends si mal

et le temps est si court
croyez-vous que ma vie
s'arrêtera un jour?"


(Pour vivre encore un peu)
- René Lapalme 1965-2007

Tu vas nous manquer camarade!
Mes plus sincères condoléances aux proches et à la famille.

13.6.07

Déclaration d'amour

Vous vous attendiez probablement que j'y aille d'un compte rendu complet de ma fin de semaine de Grand-Prix. Que je vous parle de Lewis Hamilton, de partys fiévreux, de "racing poupounes" ou encore de passagers bambocheurs en quête de ravitaillement. C'est vrai que vous seriez en droit que je vous concocte une juteuse anecdote qui rime avec paddocks. C'est vrai que je pourrais vous en écrire de longues lignes droites, un texte tiré à quatre (virages en) épingles. Mais je n'ai pas envie. Surexposé et "overdosé" le taximan! Je ne suis plus dans la course.

Je vais plutôt vous parler de celle que j'aime.

Ce n'est peut-être pas la plus belle, mais sa personnalité et son charisme lui donnent un charme qui m'allume depuis longtemps déjà. Elle est d'humeur changeante. Faut savoir comment la prendre et trouver de nouvelles façons de la réapprivoiser. Mon histoire avec elle est loin d'être exclusive. Je comprends que je doive la partager. Ça me la rend encore plus désirable. Je l'aime, même dans ses mauvais jours. Même lorsque trop maquillée, elle s'offre, au premier venu.

Au lever comme au coucher, elle reste d'une splendeur qui ne se dément jamais. Elle me brasse les sens, me fait tourner la tête, me fait tourner en rond. Elle me bouscule et me fait faire des détours. J'aime quand elle m'emmène ailleurs. J'aime comme elle me fait rêver.

Je l'adore au petit matin quand tout est calme et que les premières lueurs du jour l'illuminent d'un éclairage envoûtant. Ces moments-là j'aime m'attarder en elle. Je me délecte à en faire le tour encore et encore. Je l'ai vraiment dans la peau.

Nos destins s'entrecroisent et le voyage est loin d'être fini. Je vis en elle et mon sang roule dans ses veines. Elle me dope et me nourrit. Elle est ma vie, elle est une île...

Montréal, je t'aime!

11.6.07

Je délègue...

Je me remets à peine de mes émotions... Pour tout de suite mon grand prix c'est mon lit. Heureusement Crocomickey a pensé à nous ! Merci vieux! ;-)

8.6.07

Nuit blanche sur tableau noir


Yes! Le festival des rues barrées commence ce week-end! Jouer dans le trafic sera un euphémisme en ce qui me concerne cette fin de semaine. Pas toujours la joie mais bon, faut faire avec.
Mis à part toutes les activités autour du Grand-Prix, y'a une artère bloquée qui se veut un vrai coup de coeur. L'événement Nuit Blanche sur Tableau Noir sur l'avenue Mont-Royal réunit cette année quelques uns des meilleurs bédéistes de l'heure. Je pense à Caro Caron ou encore à Richard Suicide (l'auteur de l'affiche) et que dire du passage de l'illustrissime Henriette Valium! Considéré par ceux qui s'y connaissent comme le plus grand!
En tout cas j'ai été content d'aller y piquer une jase hier. On en a profité pour se rappeler quelques "souls-venirs" ;-)

Allez encourager ces artistes et prenez possession de la rue!

Bon! Je retourne jouer dans le trafic!

Bonne fin de semaine!

6.6.07

Émanation des sens

Je suis dans le Vieux-Montréal quand on demande le poste en avant de l'hôpital Saint-Luc. Je clique sur mon micro en me disant que je suis peut-être un peu loin. Évidemment, on me donne l'appel pour le stationnement de l'urgence et je me mets en quatrième vitesse. Y'a pas trop de trafic et je devrais être là en moins de cinq minutes. Amplement de temps pour qu'un rapace de fin de semaine parte avec mon client. Deux jaunes foncées, une ruelle et un sens unique plus tard, j'arrive sur Sanguinet où comme de fait, j'aperçois un "confrère" qui maraude devant le parking. Il décolle quand il me voit arriver derrière lui en trombe. Je n'ai pas le temps de voir son numéro, mais au moins il n'a pas eu le temps de me voler ma course.

C'est une dame mal en point qui m'attend à la sortie de l'urgence. Une préposée la tient par le bras et l'aide à s'avancer vers le taxi. Je baisse ma banquette et m'étire de tout mon long pour ouvrir la portière. Lentement et difficilement, la dame s’installe. Déjà, je sens que cette course va être longue. À vue de nez, je dirais que la dame, aussi digne qu'elle puisse paraître, s'est chié dessus. Avant même qu'elle me dise où l'on va, j'ai hâte d'en revenir. Je pense à l'autre taxi qui maraudait et me dis que je n'aurais vraiment pas dû prendre le sens unique...

Dès le départ, la femme s'excuse de son odeur. Elle vient de passer trois jours couchée sur une civière à l'urgence dans des conditions faciles à imaginer. Elle veut que je l'emmène à Rosemont, une course d'une quinzaine de minutes en temps normal sauf qu'au premier nid-de-poule que je heurte, ma cliente pousse un petit cri de douleur. Elle m'apprend qu'elle a des côtes de cassées et me demande si c'est possible d'y aller mollo. J'ai envie de lui dire que mon souper est en train de remonter et que mes poils de nez sont en train de fondre, mais je respire par la bouche et lui dis : « Pas de problème ma petite madame ».

En plus de l'odeur, je me vois confronté à un matraquage verbal incomparable. Une charge en règle contre les hôpitaux, contre sa fille qui n'est pas venue l'aider, contre quoi encore? C'est clair que cette femme a un besoin morbide de parler, de sortir le méchant. Je vis un véritable calvaire. Et n'en suis qu'à mi-parcours. Je reste tout de même poli en entretenant la conversation par onomatopées interposées. Elle est intarissable. Je sens déjà le mal de tête qui se pointe. Cette femme est une arme de destruction massive à elle seule.

À destination, après qu'elle m'ait réglé la course, je l'aide à sortir du taxi, à enjamber la chaîne de trottoir et à grimper les marches de son appart '. Un autre bon dix minutes à l'entendre me parler de son chat, de son proprio, du quartier, de sa fille indigne, des maudits hôpitaux... Jamais quinze marches d'escalier ne m'ont semblé aussi hautes. Sur le palier, je ne demande pas mon reste. La femme me remercie encore et encore. Moi je remercie le ciel que cette course soit enfin finie.

De retour dans le taxi l'odeur de la femme s'est salement imprégnée. J'ai beau aérer autant comme autant, je vais finir ma nuit avec des passagers qui vont tous croire que j'ai chié dans mes culottes. Heureusement, ces derniers clients sont dans des états où leurs sens ne sont plus ce qu'ils étaient. Les miens non plus d'ailleurs!

3.6.07

Pont et chaussée

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