26.9.05

Coup de théatre !

Quand j'ai une bonne fin de semaine, je prends mes dimanches un peu plus relaxe. Je travaille pour payer l'auto et "that's it, that's all". Je vais garer le taxi et reviens avec le dernier métro ou comme ce soir un peu plus tôt. Alors que je grimpe dans ma rame, une dizaine de personnes se tenant les uns aux autres se ruent dans le wagon avant que les portes se referment. D'abord je crois que c'est une gang de chums sur le party mais y'a une fille du groupe qui prends la parole et commence à invectiver les gens qui sont dans la rame. Y'a une autre fille qui passe devant moi avec une petite caméra et va s'installer un peu plus loin pour filmer ce qui se passe. De toute évidence ça semble être une troupe de théâtre ou un groupe d'étudiants en pleine expérimentation créatrice. La jeune femme qui "tient le crachoir" est devant moi et s'adresse aux gens autour. Pendant ce temps je regarde le reste de la troupe une série de bancs plus loin faire des pitreries. Mon regard va de la fille qui déclame, à l'autre à la caméra, aux passagers qui ont des réactions assez variées. Y'a des visages dubitatifs, amusés et médusés. Y'a un black qui a remonté son capuchon de kangourou et qui essaye de se faire invisible. Juste devant moi y'a un vieil arabe qui semble plûtot fâché. Tout à coup la personnage principale de cette impro s'agenouille devant moi et me prends la main. Elle me parle du mal de vivre qui assaille notre monde pis qu'il faudrait qu'on réalise qu'on est tous du même moule, qu'on forme un tout. Etc. etc. Elle me dit ça les yeux plantés dans les miens et j'embarque dans son jeu en mettant ma main sur son épaule et tentant de trouver le regard le plus empathique possible. Quand elle se relève elle me souris et me serre le bras comme pour me remercier. La rame est alors entrée dans la station suivante et le groupe s'est rué dans l'autre wagon. Le temps d'une station de métro j'ai assisté et pris part a un beau moment de création et d'intervention. Ludique et d'une originalité pas banale. Un sacré coup de théâtre. Ça valait le prix du ticket ;-)

24.9.05

S'en passe tu des affaires...

C'était pourtant pas la pleine lune hier mais christ que le monde était allumé. J'ai failli smasher une couple de fois, me suis fait faire des avances par une quincagénaire dégênée par le gin, eu une forte en décibels chicane de couple, un "saignage de brake" sur le bas-côté de l'autoroute, dans le vieux un capoté est monté sur mon capot, me suis fait chanté une toune des Red Hots par une gang de grunge de Toronto, me suis fait lêcher la face par le boxer d'une cliente au sourire craquant, supporté l'haleine d'un cris aux cheveux bleachés, parlé de Rita une partie de la nuit, puis j'ai appris que selon le calendrier Maya, la fin du monde est dans sept ans. Ça laisse le temps d'en voir d'autres...

20.9.05

Abstraction Autoroutière II

19.9.05

Ça Sent la Coupe !


Les journées raccourcissent, le temps rafraîchit, les feuilles dans les arbres commencent à se flétrir, ça annonce que la prochaine saison s'amène, celle du HOCKEY ! Hier soir au Centre Bell on présentait le premier match hors concours depuis 2 ans. Ceux qui pensaient que les gens allaient boycotter le hockey à cause du lock-out de l'an dernier, oubliez ça! À Montréal le C-H c'est une vrai religion. Y'avait du monde à messe et on se pressait autour du temple. Ça faisait longtemps que je n'avais vu autant de chandails tricolores en ville. Y'a pas de doute pour personne qu'on s'est tous ennuyé de la game. Et puis Montréal un soir de match c'est pas pareil. Ça bouge dans les rues du centre-ville et ça donne plus d'ouvrage pour les chauffeux d'cab ;-) Après le match que le Canadien a gagné, bonjour l'ambiance. Ça klaxonnait, on agitait des drapeaux, les gens criaient et s'envoyaient la main tout comme si on venait d'éliminer les Bruins en séries ! C'est certain que le hockey c'est plus comme c'était. C'est rendu une grosse business, les joueurs font trop de cash etc. etc. Malgré tout ça je dois admettre que même si j'ai la nostalgie du vieux Forum, j'ai toujours le C-H tatoué sa peau et je suis bien content que la nouvelle saison se pointe. Go! Habs! Go!

13.9.05

Derniers jours avant démolition

On jase du gaz

Depuis la hausse en flèche du prix de l'essence, je passe mes nuits à en jaser avec mes clients. De fait, c'est souvent mes passagers qui abordent le sujet : "Le prix du gaz ça doit vous faire mal ?" C'est assez évident que ça aide pas. Je mets 40-50 piasses de plus par semaine. Ça fait des mois qu'on parle d'augmenter nos tarifs, mais le temps que ça se fasse, y'a de bonnes chance que le gaz ait encore augmenté. Pour l'instant, les gens sont sympas. Y'en a beaucoup qui sont généreux sur le pourboire. C'est sûr qu'il y a toujours une partie de la clientèle qui ne donne rien du tout. Je comprends quand je vois que c'est un étudiant ou quelqu'un qui ne semble pas en moyen. Mais y'a cette catégorie de trous-de-culs (excusez mon anglais) qui sortent de leurs jolis condos, des gens à l'aise qui te regarde de haut et qui ne donne rien à la fin d'une course. Quels salauds! Je ne dis rien (pas de merci ni de bonsoir) et je note mentalement leurs adresses, des fois qu'ils remonteraient à bord de mon taxi (question de leur servir un allongé ;-) ... N'empêche que pour l'instant je dois admettre que ces nuits-ci, les pourboires sont bons et ils compensent presque pour mon manque à gagner. Aussi je me dis que si le prix de l'essence peut décourager les gens de s'acheter un véhicule, eh bien, au bout du compte, je vais peut-être avoir quelques clients de plus avec qui discuter du réchauffement climatique en riant des pauvres cons qui se promènent en Hummer.

11.9.05

Abstraction Autoroutière I


Une autre pour les amateurs de tunnels flous ;-)

8.9.05

Des soirs, ça marche pas

En entrant dans le métro pour aller chercher mon taxi, j'apprends que le service est interrompu sur la ligne orange.
Je fais donc le trajet jusqu'à Berri en souhaitant que ça recommence à rouler. Je suis vite déçu. Y'a des délais et ils font sortir tout le monde. Y'a quelqu'un quelque part qui s'est jeté devant une rame. Bonjour la galère. Ça me fais d'autant plus chier que pour nous ces pannes c'est la manne. Mais là, impossible de trouver un taxi disponible pour aller chercher le mien et les autobus qui montent Saint-Denis sont tellement pleins qu'ils stoppent aux arrêts surpeuplés que pour faire descendre les gens. Donc je marche et je marche et je marche encore. Moi qui est habitué aux courses c'est plutôt inhabituel. Je lâche un coup de fil au patron pour lui dire que j'vais être en retard et je continue de marcher. Mes pieds peu habitués à ce traitement se couvrent d'ampoules. C'est pas brillant comme situation mais j'avance toujours. J'arrive suant, haletant et en retard au garage de la Petite Patrie et me retrouve face à mon boss qui m'annonce que le chauffeur de jour vient d'avoir un accrochage et qu'il n'y a pas d'auto pour moi ce soir. (...) J'sais pas si c'est à cause de l'énergie que je venais de dépenser mais j'ai pris ça assez stoïquement. J'étais quand même pas pour manger mes bas......

6.9.05

Van Horne & St-Laurent

5.9.05

Vieux souvenirs


J'aime bien ce genre de bizarreries temporelles. Cette vieille réclame de sauce worcestershire est apparue suite à la démolition d'une série d'immeubles sur St-Laurent au nord-ouest de Maisonneuve. Bientôt elle disparaîtra de nouveau dans les murs des nouveaux condos du 10 Ontario. Une adresse remplie d'histoires de toutes sortes. A une certaine époque on y avait loué un loft qui servait de salle de rédaction à un magazine Rock et BD. On y avait aussi installé un point de vente pour des disques vinyles de groupes underground, des zines, des t-shirts. Nombre de connaissances ont vécus dans les murs de cet immeuble. Beaucoup de soirées trop arrosées, beaucoup de délires, beaucoup de souvenirs. Y'a même Dantec qui s'est inspiré de l'endroit pour son roman Babylon Babies. Mais ça c'est une autre histoire.

4.9.05

Tunnel Ville-Marie

De l'Eau Dans Le Gaz

J'voulais verser mon fiel sur le fuel à la hausse. Mais je regarde les images des sinistrés là-bas et je me dépompe.
C'est pathétique de voir patauger ces pauvres gens. Encore plus triste de voir la manière qu'il sont traités.
Mais en même temps j'ose espèrer que Katrina va servir une leçon aux américains à propos du réchauffement global.
Cette nuit un client me disait qu'avant les digues, New Orleans était protégée des eaux par un immense bayou qu'on a anéanti pour faire de la place aux plates-forme pétrolières (...)

Comme dirait l'autre y'a comme de l'eau dans le gaz...