25.2.05

Sous-zéro de conduite

Heure de pointe. Vendredi. Tempête de neige. Pleine lune, premier du mois.. J’vais prendre le métro. Mes tires de bike sont trop usés pour rouler dans neige. Je vais chercher l’taxi au garage. J’remplis le container de windshield washer et accroche un sapin-sent-bon au rétroviseur à odeur de bleuet que c’est marqué, mais ça sent plutôt les Sweet-Tarts, un genre de bonbon surette que j’achetais quand j’était ptit. J’met mon pocket à sa place derrière ma tête pis rince le moteur une couple de fois. J’espère qui m’ont changé mes brakes, christ j’ai pas l’goût d’me tuer à soir! C’est dégueulasse. La belle grosse sloche bin brune, bin épaisse comme la sauce à poutine frette du Rapido! Pas marchable!! Good !! Les employées de bureaux prévilégiant le port du talon haut comprennent leur malheur. Ça tombe à gros flocons bien lourd yé cinq heure Montréal se gonfle et va se vider par tout les trous!! Tout l’monde veut arriver avant tout le monde. Une longueur de char perdue peut déclancher une bagarre. Cinq heure d’attente pour Le CAA. La guerre d’la rue est commencée. Par dessus l’traffic de mongol de chaque vendredi soir, s’ajoute les déneigeuses, les trucks de vidangges du vendredi soir, les touriste d’l’Ontario ou du Mass. qui ont eu la brillante idée de prendre leur vendredi pour visiter du pays, boire de la bière tard ou aller jouer au Casino.. Y’a ceux qui ont pas encore mis leurs pneus d’hiver, ya les accidents, les chars qui partent pas, ceux qui spinnent dins côtes. Au coin de Peel et de René. Gros accident! Intersection fermée. Ça adonne mal y’a du hockey. Les Canadiens contre les Bruins. Ah c’est ça les chars du Mass. ! Entre Henri-Bourassa puis Côte-Vertue la ligne orange du métro est en panne à cause d’un incident à la station Place St-Henri. J’imagine ça sua fronte du journal de monrial de demain :Suicide d’un bogué de l’an 2000. Au suivant. L’Acadie pis l’métropolitain, carambolage monstre une vingtaine de voitures impliquées, les caméras de surveillance tchèquent le buzz. Les remorqueuses compensent pour les mois plus creux. Nous autres aussi. Une mono vas chercher son ptit à la garderie. Une ptite vieille dépense son chèque de BS à la brasserie. Est pas tout seule, les 5 à 8 à 9 à 10 sont pleins à craquer les centres d’achats pareil. La neige dins décorations c’est tellement beau. Faut qu’je secoue mes wippers à chaque 10 minutes. Un fendant qui pense connaître un meilleur chemin…Les concours de tirage au cable à booster. Sur-volter c’est plusse le mot mais boosté ça sonne mieux. Pourquoi l’monde s’entête à v’nir en ville en char? J’refuse un Dorval le gars m’envoie m’auto-baiser puis mes wippers sont encores jammés. Une bronzée artificielle me pompe l’air sur le fait que je devrais stopper mon taximètre. Désolé ma belle moi j’laisse rouler à prendre ou à laisser. Île des Sœurs un ptit boss bin fier d’avoir laissé sa bm dans l’garage. Le pont Jacques Cartier refoule jusqu’à Rachel. Un 4X4 vient d’en splasher une dizaine au coin d’Atwater puis de Tupper. Plus loin la carcasse de l’ancien Forum est surréaliste dans la neige. C’est à croire que ses anciens fantômes se tiennent encore en périphérie. J’dis à mon client, un vietnamien qui parle pas le français et qui doit se demander c’est quoi le hockey ; « J’t’aurais mis ça à terre moé. Pis j’taurais faite un beau parc. Avec dans l’centre le spot où Maurice serait enterré, pis tout autour un rink de glace ou l’monde viendrait patiner le soir sous les spots comme à soirs là ça serait ti pas beau à votre goût ça? Il débarque à Nouilles Seulement un peu plus loin. J’profite qu’il y ait une place pour parquer pour aller me chercher un café corsé au Second Cup. La file est longue j’observe les étudiants en rush de fin de session qui carburent à la caféine et au bruit. J’refuse un autre Dorval ! Hors de question que j’perde plus d’une heure pour l’aller-retour. La panne est rétablie dans l’métro. Un confrère remplit un constat amiable avec un char loué. Une gang de fille en robes chics et ptits souliers friment un max sur Crescent préludes à des partys de bureaux trépidents! Une Renaud Cinq dérappe sur une lumière et fauche 2 piétons. L’un a le visage écrabouillé, l’autre se pique une névrose euphorique et pousse des farces de blondes aux ambulanciers. Le chauffeur va aller souffler la baloune, Les fêtes vont être longue pas de char pis ça sua conscience. Ça tempête de plus en plus fort. Yé 7 heures pis les ponts sont encore bouchés. La game va commencé l’épaule de Saiku, l’aine de Brunet, l’jarret d’Hackett et la haine du peuple. Le tigre Bergeron peut bin s’énerver sul cas d’Ribeiro à la radio. Y’a encore bin du monde qui vont être en retard a soir. Sul métropolitain bilan du carambolage: 4 morts. Plus celui dans le métro pis l’autre de la Renaud Cinq pis la nuit ne fait que commencer... Montréal l’hiver c’est du sport. Jouer prudemment.

Ceci était un vieux texte de récup’ pour alimenter un blog sur la glace.

21.2.05

Voyage au bout de la vie

Coup du sort ou du destin, le 2 février dernier papa est décédé. J'm'en remetterai probablement pas. 63 ans ! Trop jeune merde ! Ça a presqu'aucun bon sang. Le pauvre a travaillé toute sa vie comme un acharné et il n'a pas pu profiter d'une retraite trop bien méritée. Je m'en remetterai probablement pas. C'est d'un lit de l'urgence psy de Douglass que j'ai écrit ces lignes. Trop de stress, de détresse, de fatigue accumulée. Voulu en prendre trop sur mes épaules. Voulu chausser trop vite ses bottes de travail. Fallait que je trouve un refuge pour assimiler tout ça. C'était pas la joie, pas l'enfer non plus. Fallait que ça passe avant que ça casse. Maintenant ça va un peu mieux mais je ne louerai pas de taxi avant quelques semaines. Le temps de laisser au temps faire son travail. Je m'en remetterai probablement jamais mais la vie va continuer de rouler et avant longtemps je reprendrai la route et ce blog.

Pour Papa

Y'a des départs qui sont plus pénibles que d'autres à accepter.
Ce serait normal aujourd'hui d'éprouver de la colère et de la révolte.
Mais ce ne sont pas des sentiments qui animait papa.
Ça a toujours été un homme juste et bon qui nous a appris à respecter son prochain et à pardonner.
C'était un homme doux, fidèle et dévoué qui s'abandonnait pour les autres.
Papa a toujours été d'une patience infinie envers nous et les êtres qu'il côtoyait.
Un homme fier et honnête qui s'accomplissait dans le travail bien fait.
Le connaissant, il doit déjà être en train de bâtir la maison ou on va aller le rejoindre.
Une belle grande maison à son image.
Pleine de chaleur, pleine de douceurs et pleine d'amour.

Adieu papa. On t'oublieras jamais. Je t'aime.

Témoignage lu pendant les funérailles 5 février 05.